Linogravure originale, 21x29,7cm A4, signée

« Parfois on peut considérer l’amour comme une fête de l’abondance et pourtant l’amour même sous sa forme la plus riche, est une série de morts et de renaissances. On sort d’une phase de l’amour pour entrer dans une autre. La passion meurt, revient. La douleur, chassée, s’enfuit et refait surface. Aimer c’est étreindre, tout en supportant maintes fins et maints commencements dans la même relation amoureuse. [...] pour aimer nous devons danser avec la mort, apprenons les pas et dansons. L’énergie, l’émotion, le sentiment de proximité, la solitude, le désir, l’ennui, tout cela se suit selon des cycles relativement proches. On a envie de se rapprocher de quelqu’un puis de se séparer et ainsi de suite. [...] Si l’on ne connaît pas cette danse là, on a tendance en période de calme à manifester son besoin d’action et de nouveauté en dépensant trop d’argent, en effectuant des choix périlleux, en se lançant dans une nouvelle liaison. Au début nous pensons tous êtres capables de passer outre l’aspect de la « mort » de la Vie/Mort/Vie. Or le fait est que nous ne le pouvons pas. C’est le besoin de forcer l’amour à se perpétuer uniquement dans sa forme positive qui finit par provoquer la mort de l’amour. [...] Faire l’amour c’est mêler le souffle et la chair, l’esprit et la matière, l’un et l’autre s’ajustent. Se protéger ne conduit à aucune création, pas plus que l’égoïsme ne permet de créer. Seul le cœur, lorsqu’il est donné, seul ce grand tambour, ce grand instrument de la nature sauvage peut créer. C’est ainsi que doit fonctionner la relation amoureuse, chaque partenaire transformant l’autre. La force et le pouvoir de chacun sont desenchevêtrés et partagés. Il lui donne un tambour, elle lui offre la connaissance des rythmes et des émotions les plus complexes. Qui sait ce qu’ils vont chassés ensemble? Ce que nous savons, en revanche c’est qu’ils seront nourris jusqu’à la fin de leurs jours. » C. Pinkola Estes, Femmes qui courent avec les loups, chap.5 La Femme Squelette.